Commémorations nationales et locales organisées à Fontainebleau

Mémoire et commémorations

Les cérémonies commémoratives permettent à tous les concitoyens, notamment aux jeunes générations, de mieux connaître l'histoire de leur pays et les grandes dates anniversaires qui ont marquées notre Histoire. Elles sont un moment de recueillement, de respect, de souvenir de tous les habitants.

Liste des commémorations

Retrouvez ci-dessous la liste des cérémonies commémoratives célébrées chaque année à Fontainebleau. 

  • 19 mars : Journée nationale du souvenir et du recueillement en mémoire des victimes civiles et militaires de la Guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc ;
  • 22 mars 2025 : Cérémonie d'hommage à l'occasion des 150 ans de la mort de Claude-François Denecourt ;
  • Dernier dimanche d’avril : Journée nationale du souvenir des victimes et des héros de la déportation ;
  • 8 mai : Commémoration de la victoire du 8 mai 1945 ;
  • 8 juin : Journée nationale d’hommage aux « morts pour la France » en Indochine ;
  • 7 juillet : Cérémonie hommage à Georges Mandel ;
  • 13 juillet : Fête Nationale ;
  • 23 août : Cérémonie de commémoration de la Libération de Fontainebleau ;
  • 11 novembre : Commémoration de la victoire 14-18 ;
  • 5 décembre : Journée nationale d’hommage aux morts pour la France pendant la guerre d’Algérie et les combats du Maroc et de la Tunisie.

 

Les discours du Maire

Seul le prononcé fait foi.

 

Discours du 8 mai 2024 - Cérémonie de la victoire du 8 mai 1945

"Monsieur le Ministre, cher Frédéric,

Madame la Vice-Présidente du Conseil Départemental, chère Béatrice,

Monsieur le Procureur de la République,

Mesdames et Messieurs les élu(e)s,

Mon Général,

Mesdames et Messieurs les représentants des autorités civiles et militaires,

Mesdames et Messieurs les représentants des Anciens Combattants et porte-drapeaux,

Mesdames et Messieurs,

8 mai 2024. Les communes de France se rassemblent pour se souvenir de la fin de la seconde guerre mondiale.

A Fontainebleau, comme à chaque commémoration, vous êtes nombreux à vous associer à nos côtés, à ce devoir de mémoire qui nous permet de saluer le courage et le sacrifice de nos aînés morts pour la France, morts pour notre liberté.

Il y a 79 ans, le 8 mai 1945, à minuit, l’effroyable guerre qui ravageait depuis six ans l’Europe prenait fin. La liberté triomphait d’une idéologie nourrie de haine et de terreur. Le livre tragique de la seconde guerre mondiale, l’une des plus meurtrières de l’histoire, se refermait.

Plus de 50 millions d’êtres humains périrent pendant cette terrible guerre.

Ce sont les victimes militaires des combats, les pertes civiles dans les bombardements et les victimes des génocides. A ces funestes chiffres s’ajoutent les 35 millions de blessés, et plus de 3 millions de disparus.

Ici même, devant le monument aux morts de Fontainebleau, nous nous recueillons pour rendre hommage à nos morts.

Nous nous élevons ensemble, avec force et détermination, pour rappeler que les fondements de notre nation, de notre pacte républicain, et de notre pacte social demeurent nos meilleurs rempartscontre l’ignominie de la guerre, contre l’obscurantisme, et la haine.

Le 8 mai 1945, c’est la fin de la peur, le retour de l’espoir. C’est la victoire. Cette victoire représente le fruit du sacrifice de toutes celles et ceux qui n’ont jamais désespéré.

Nos aînés ont combattu.

Nos aînés ont pris les armes et ont donné leur vie pour cette France libre du 8 mai 1945.

Aujourd’hui nous aurons une pensée particulière pour un bellifontain, Jacques CASANEUVE, dont le nom vient d’être ajouté à notre Monument aux morts.

Né en 1918 à Fontainebleau, Jacques CASANEUVE s'engage dans l'Armée de l'Air le 23 avril 1938.

Breveté pilote le 3 août 1938, il remporte sa première victoire en collaboration et le 5 juin 1940, après avoir remporté deux nouvelles victoires individuelles il est abattu en flammes. Grièvement brûlé au visage et aux mains, il parvient à sauter en parachute.

Presque défiguré, il est évacué sur les Sables d'Olonne où il est pris en charge par l'Armée Allemande au titre des grands blessés.

Pour ne pas être fait prisonnier, il s'échappe, à bicyclette, qu'il abandonne au bout de 5 heures, ne pouvant plus se servir de ses mains. Il parvient en zone libre mais souffrant encore de ses blessures, il ne peut espérer poursuivre la lutte immédiatement.

Il refuse cependant d'être réformé et parvient à se faire admettre par le bureau militaire de Limoges. Au bout d'un mois, il rejoint Alger pour retrouver son unité. Il participera à la campagne de Syrie.

Après le débarquement Anglo-Américain, Jacques CASANEUVE exprime son souhait de rejoindre le "Normandie" en URSS. Il arrive sur place le 22 décembre 1943 après avoir été nommé Aspirant le 1er octobre 1943, il disparait au combat le 13 octobre 1944.

Jacques CASANEUVE était pilote. Il avait 26 ans.

Grâce à ces hommes et à ces femmes, d’origines différentes, d’histoires différentes, de parcours différents, mais unis par la volonté de défendre un idéal pour les générations à venir, la France vaincra, la France se relèvera.

La France se relèvera et se reconstruira.

L’Europe s’édifiera.

L’unité des peuples d’Europe se consolidera.

Après la guerre, faut-il le rappeler, Fontainebleau a été l’une des premières villes de France à envisager un jumelage avec une Ville Allemande, Konstanz.

Les liens d’amitié qui unissent nos deux villes sont d’ailleurs toujours très nombreux avec des échanges scolaires, associatifs ou culturels qui ont lieu chaque année.

Fontainebleau accueille également le quartier général de la délégation militaire allemande en France et votre présence, cher Colonel Neurether, à chacune de nos commémorations patriotiques, est un signe d’une très grande amitié et une force inestimable pour le maintien de nos liens.

Ce que nos pays, la France et l’Allemagne, au cœur de cette puissance Européenne, ont réussi à faire après ce drame de la Seconde Guerre Mondiale est aussi un témoignage à honorer.

Mais c’est surtout une leçon à retenir.

Alors que les canons résonnent aux portes de l’Europe,

Alors que chaque jour qui passe sur le front ukrainien renforce notre crainte de voir le conflit basculer et l’unité européenne défiée,

Restons vigilants, attentifs, unis, forts, solidaires, convaincus qu’il ne faut pas laisser le moindre espace à tous ceux qui voudront remettre en cause les idéaux et les valeurs auxquels nous croyons. 

Je ne saurai conclure sans vous rappeler, à toutes et tous, que le 9 juin, les citoyens de l’Union Européenne sont appelés à voter.

Parce que tout ce qui a été construit après cette guerre mondiale de 39-45 doit rester plus fort que tous les conflits qui ont pu nous diviser, il est de notre devoir de nous battre aussi, dans les urnes, pour défendre cet idéal européen que nos aînés ont bâti sur les cendres de cette guerre aux 50 millions de morts.

Soyons dignes de cet héritage en sachant renforcer notre Europe et améliorer l’organisation de notre communauté internationale.

Soyons dignes de cet héritage en sachant faire Nation autour de notre République, autour de nos héros, de nos valeurs et de notre volonté de poursuivre notre idéal de paix.

Merci à vous

•       Elèves du lycée Francois 1er pour vos lectures,

•       Jeunes Sapeurs-pompiers,

Merci à vous

•       Membre de la batterie napoléonienne du Conservatoire

•       Musiciens et choristes du Conservatoire dirigés par M. Fortin

Merci à vous

•       soldats du Piquet d’honneur

•       et porte-drapeaux.

Merci à vous chers Bellifontains,

Votre présence nous permet aujourd’hui de faire une nouvelle fois œuvre collective de mémoire et d’engagement pour l’avenir.

Vive Fontainebleau, Vive la république, Vive la France."

Julien GONDARD

Discours du 7 juillet 2024 - Georges Mandel

"Monsieur le Ministre, cher Frédéric,

Monsieur le Président du comité national pour la mémoire des débarquements et des combats de la Libération,

Monsieur le Sous-Préfet,

Madame la Vice-Présidente du Conseil Régional, chère Valérie,

Madame la Vice-Présidente du Conseil Départemental, chère Béatrice,

Monsieur le Président du Pays de Fontainebleau, cher Pascal,

Mesdames et Messieurs les élu(e)s,

Mesdames et Messieurs les représentants des autorités civiles et militaires,

Mesdames et Messieurs les représentants d‘associations mémorielles,

Mesdames et Messieurs les représentants des Anciens Combattants et porte-drapeaux,

Famille et proches de Georges Mandel,

Mesdames et Messieurs,

7 juillet 1944. À l’issue d’un combat remarquable et courageux, pour la lutte contre la barbarie du régime nazi, Georges Mandel perdra la vie.

Assassiné lâchement par des miliciens français ici même en Forêt de Fontainebleau.

7 juillet 2024. 80 ans plus tard, nous continuons de nous réunir pour commémorer ce sacrifice ultime et l’action de Georges Mandel, parfaitement rappelé avant moi par Monsieur Daubard, par la lettre de Madame Mandel, par Monsieur Wormser et par Monsieur Rothschild.

Georges Mandel c’est l’engagement politique au sens le plus noble du terme : pour des convictions, pour des idées, pour des valeurs, pour son prochain.

C’est aussi l’esprit de révolte pour défendre la République dès les premiers instants de fragilité, dès les premiers signes d’une bascule dangereuse vers l’inacceptable.

Georges Mandel c’est la France courageuse qui préfère risquer sa vie pour son pays plutôt que de se soumettre à l’envahisseur et à son idéologie funeste.

Rappelons-nous enfin que Georges Mandel c’est l’assassinat d’un homme par la Milice, c’est-à-dire l’assassinat d’un français par des Français.

Le drame de l’Histoire, avec un grand H, c’est lorsque nous l’oublions, c’est lorsque l’amnésie nous fait bégayer, nous fait commettre des erreurs dont les conséquences nous sont pourtant connues.

En venant ici saluer la mémoire de Georges Mandel, nous tous avons la responsabilité de faire en sorte que l’Histoire ne s’oublie pas.

Chacun d’entre nous, dans nos fonctions, dans nos actions, nous avons une part de ce défi entre les mains.

Lorsqu’avec la Société des Amis de Clémenceau nous allons dévoiler une plaque biographique en fin de cérémonie nous agissons pour la mémoire.  

Lorsque nous sommes présents, ici, ce 7 juillet, comme à chacune des commémorations, nous agissons pour la mémoire.  

Lorsque dans les prochains mois nous inaugurerons l’Avenue Georges Mandel, près du Centre National des Sports de la Défense nous participerons à ce devoir de mémoire.

Certains diront que ce sont des actions symboliques.

Oui, pleinement.

Mais ce sont les symboles qui font l’unité d’une Nation et ces symboles que nous devons rappeler à chaque fois que l’unité nationale vacille.

Ne laissons pas croire ou penser que le temps qui passe corrige de lui-même les drames du passé.

Restons vigilants à chaque chapitre de notre histoire nationale.

Aujourd’hui, comme hier, et comme demain, n’oublions pas le nom de Georges Mandel, n’oublions pourquoi il est mort et pourquoi la Nation lui doit chaque année un hommage.

Vive Georges Mandel, Vive la République, Vive la France.

 

Je vous remercie."

Julien GONDARD

Discours du 13 juillet 2024 - Fête Nationale

"Monsieur le ministre délégué en charge de la Santé et de la Prévention, cher Frédéric,

Monsieur le Sous-préfet de Fontainebleau,

Madame la Vice-présidente du Département de Seine-et-Marne, chère Béatrice,

Monsieur le Président de la Communauté d’Agglomération du Pays de Fontainebleau, cher Pascal,

Madame et messieurs les maires,

Mesdames et messieurs les élus,

Mesdames et messieurs les représentants des autorités civiles et militaires,

Mesdames et messieurs,

Une nouvelle fois vous répondez présents à notre invitation pour les cérémonies du 13 juillet, veille de notre Fête Nationale. Soyez-en remerciés.

Ce rendez-vous, désormais bien ancré dans notre vie bellifontaine, est l’occasion de nous retrouver ensemble et partager un moment de patriotisme républicain sous le signe de notre unité nationale.

Fontainebleau a une tradition militaire ancrée dans son histoire et son patrimoine mais aussi bien vivante dans les relations qui nous unissent au quotidien.

Cette année sera particulière puisque vous allez assister dans quelques instants à un défilé inédit dans notre centre-ville.

Nos forces armées qui traditionnellement défilent devant nous sont cette année pleinement mobilisées pour encadrer et assurer la sécurité des Jeux Olympiques de Paris 2024.

Je remercie le Centre National des Sports de la Défense, le Général Sanzey et le Colonel Braun, d’avoir accepté de mobiliser quelques troupes pour nous assurer un piquet d’honneur.

Merci également au Colonel Herbeth, Commandant de l’Ecole de Gendarmerie de Fontainebleau, d’avoir proposé la présence du drapeau de l’école, accompagné de sa garde.

Mais la créativité d’Odile Jacquin, conseillère municipale en charge des affaires patriotiques et de la Mémoire, et de Caroline Philippe, en charge des événements, et le talent des services de la ville vont nous permettre d’avoir un défilé inédit.

Comme vous le savez, nous sommes entrés dans l’année de commémoration de la Libération de 1944.

80 ans que la Liberté a été rendue au peuple français à la suite du débarquement des forces alliées en Normandie.

Fontainebleau sera libérée le 23 août 1944, par les troupes du Général Patton. Je salue la présence parmi nous du Colonel Deck Piluek, Attaché à l'armement de l'ambassade américaine qui représente l’ambassade des Etats-Unis aujourd’hui.

Et c’est à Fontainebleau, en 1947, que fut inaugurée la voie de la Liberté qui conduisit les troupes alliées des plages de Normandie à la Belgique et vers la victoire finale.

Rien de mieux que la Fête Nationale et cette tradition du défilé en centre-ville pour nous replonger tous ensemble dans ces jours d’un long combat libérateur qui ont suivi le 6 juin 1944.

Ce défilé est dédié à la 3ème Armée US de Patton qui libéra Fontainebleau le 23 août. L’équipement militaire qui défile est identique.

Dans quelques instants vous verrez passer devant vous la plus grande concentration de véhicules de la Libération à Fontainebleau depuis 1944.

Ce sont plus de 45 véhicules civils et militaires qui vont défiler pour nous et notamment le célèbre char Sherman, l’un des plus célèbres chars de l’Histoire et véhicule emblématique des forces alliées.

Et puis, votre regard sera appelé au-dessus de nos têtes pour une séquence exceptionnelle.

Mais au-delà de cette reconstitution, il nous faut garder à l’esprit que la joie qui nous rassemble aujourd’hui a eu un prix.

Il y a 80 ans, les Français parcouraient les rues de toutes les communes libérées du Pays, le regard empli de joie.

L’émotion évidente d’une liberté retrouvée après des années d’occupation, d’humiliation, de peur, de privations, de morts et de disparitions.

80 ans.

Je ne veux pas croire que les sacrifices de nos grands-parents et nos parents, comme le sacrifice des résistants ou défenseur de la France Libre, s’estompent avec le temps.

Chaque année nous nous inclinons devant les monuments aux morts de nos communes à la mémoire des soldats morts pour la France.

Chaque année nous nous rendons en lisière de Forêt de Fontainebleau nous incliner devant la stèle érigée en mémoire d’un artisan de l’esprit de résistance lâchement assassiné par la milice, Georges Mandel.

Chaque année nous rendons hommage aux 36 fusillés d’Arbonne de la Plaine de Chanffroy.

Chaque année, dans les collèges et Lycées de France, sont étudiées les périodes sombres de la Première et de la Seconde Guerre Mondiale.

Il faut encore et toujours rappeler, aux anciens comme aux plus jeunes, pour ne pas oublier que le Pays n’est jamais plus fort que lorsqu’il est uni, que lorsqu’il se montre tolérant, solidaire, et protecteur.

Que faut-il encore dire pour que nous restions toujours vigilants devant les discours et les principes qui veulent remettre en question notre contrat social.

Notre Fête national, ce sont aussi les fêtes, les bals, les feux d’artifice.

C’est surtout la Fête de notre République. C’est la réaffirmation par tous des valeurs qui chaque jour doivent guider notre volonté de vivre ensemble : Liberté, Egalité, Fraternité, sans oublier la Laïcité qui protège plus que tout les convictions de chacun.

Gardons bien en tête que la Fête Nationale c’est aussi le jour où nous nous rappelons que de vivre dans un pays Libre, dans une démocratie est un bien précieux.

La République c’est un peu comme l’air que nous respirons. Nous nous rendons compte de son prix inestimable que lorsqu’elle se raréfie.

En ces temps difficiles, alors que les canons tonnent et tuent encore aux portes de l’Europe,

alors que le doute et la peur de lendemains incertains testent chaque jour la robustesse de notre République,

alors que certains obscurantismes veulent nous faire renoncer à nos principes fondateurs de Liberté, d’Egalité et de Fraternité,

Gardons les yeux ouverts et n’oublions pas notre Histoire commune qui nous a déjà maintes et maintes fois décrit les conséquences de l’aveuglement des consciences.

Je veux pour conclure m’adresser aux jeunes présents avec nous aujourd’hui et notamment les nouveaux bacheliers.

Il y a quelques jours vous avez conclu une étape importante de votre vie. Vous avez terminé une première phase d’apprentissage de la vie.

Durant toutes vos années d’études, de la petite école jusqu’au Lycée, des instituteurs et des professeurs vous ont permis d’acquérir les savoirs élémentaires pour comprendre le monde dans lequel vous vivez et vous donner les clés pour avancer dans la vie.

Ces années de labeur se terminent avec votre diplôme du baccalauréat. Soyez-en vivement félicités.

Toutefois, toutes ces pages de savoir transmises par ces femmes et ces hommes qui vous ont accompagné vers votre vie d’adultes, ne se résument pas à une note.

Vous avez désormais entre les mains tous les éléments dont je parlais à l’instant pour défendre à votre tour ce qui fait que nous sommes tous réunis ensemble dans un pays libre.

Chers jeunes, vous entrez dans votre vie d’adultes, il vous revient désormais à vous aussi de perpétuer à nos côtés, dans votre parcours et vos engagements, ce que vous avez appris et de défendre ce bien inestimable qu’est notre Nation.

Vive Fontainebleau, Vive la République et Vive la France."

Julien GONDARD

Discours du 23 août 2024 - Cérémonie de la Libération de Fontainebleau

"Monsieur le Sous-Préfet,

Madame la Vice-Présidente du Conseil Départemental, chère Béatrice,

Monsieur le Conseiller départemental, cher Pascal,

Mesdames et Messieurs les Maires, Maires-adjoints et élus,

Mesdames et Messieurs les représentants des corps civils et militaires,
Nous sommes réunis aujourd’hui pour commémorer le 80ème anniversaire de la Libération de Fontainebleau, dans le prolongement des célébrations qui se sont tenues, le 13 juillet dernier, en présence de nombreux Bellifontains, reconstitueurs et véhicules de la Libération.

Mesdames et Messieurs les représentants du monde combattant et porte-drapeaux,

Mesdames et Messieurs,

 

Si cette cérémonie célèbre la libération de notre ville, elle permet aussi d’entretenir la mémoire des sacrifices consentis par nos ainés et de rendre hommage à tous ceux qui ont pris les armes pour défendre et libérer la France : soldats, Résistants, GI’s et autres soldats des forces alliées.

Il y a donc 80 ans, jour pour jour, le 23 août 1944 à 9h30, la ville de Fontainebleau connait un début de matinée marqué d’une certaine effervescence.

Des convois allemands vont et viennent depuis déjà quelques jours, la rumeur d’abandon des casernes du sud de la Ville se propage, d’autres rumeurs de la libération de certaines villes à quelques dizaines de kilomètres vers l’ouest sont venues aux oreilles de certains Bellifontains… Pourtant, personne ne devine encore que cette effervescence inquiète laissera place à la liesse quelques heures plus tard…

En effet le 23 août 1944, à 12h, 800 soldats du 20ème corps, appartenant à la 3ème armée américaine commandée par le Général Patton, débouchent avec leurs célèbres chars Sherman depuis la route d’Etampes pour aborder Fontainebleau par le carrefour de la Fourche, devenu d’ailleurs depuis le carrefour de la Libération.

Cet été 44 restera dans les mémoires pour des actes de barbarie d’une armée nazie et de collaborateurs zélés qui sans doute sentent la fin proche.

Le 7 juillet, c’est à un kilomètre d’ici, en forêt de Fontainebleau, au bord de la route de Nemours, que Georges Mandel est assassiné par des miliciens.

Le 21 juillet, 22 prisonniers, pour l’essentiel des résistants, sont sortis par les nazis de la prison de la rue du Sergent Perrier pour une destination alors inconnue.

Le 17 août, même scénario, 14 seront emmenés dans la clairière de Chanfroy, à Arbonne. Ils seront 36 à y être assassinés.

De cette même prison de Fontainebleau, au cours de ces semaines cruciales, des convois continueront de partir pour emmener des prisonniers français dans les camps nazis. Dans la Ville, juifs et résistants continuent d’être traqués.

Au cours de cette année 44, comme au cours de l’ensemble de la guerre, beaucoup de Bellifontains, Avonnais ou habitants des villages environnants se sont illustrés, car ils ont fait le choix de la résistance, de la désobéissance, de l’entraide aux juifs ou aux résistants.

Certains noms viennent spontanément, comme ceux de Rémy Dumoncel, le maire d’Avon, du Père Jacques, père principal des Carmes d’Avon, de Paul Mathéry le secrétaire général de la mairie d’Avon, d’Emile Junguenet, du colonel de Larminat, de Pierre Serviat.

Citons aussi le bellifontain Ballen de Guzmann, qui fut l’un des fondateurs de l’automobile club de France, déporté en 1942, ou le commissaire Calas et le colonel Edmond, déportés eux aussi. Tant d’autres pourraient être cités.

Si la libération de la Ville de Fontainebleau s’est déroulée sans effusion de sang, il ne faut pas oublier la sanglante bataille de Valvins, qui dura deux jours.

Notre cérémonie d’aujourd’hui doit être l’occasion de marquer notre respect et notre admiration pour ces soldats qui ont débarqué en Normandie, sont venus se battre - et pour beaucoup mourir - afin de libérer notre pays et restaurer la paix sur notre continent.

Il fallait un monument pour garder le souvenir de cette percée des troupes américaines et plus largement symboliser la Libération de la France. Ce monument, c’est la « Voie de la Liberté » qui fut d’ailleurs inaugurée ici à Fontainebleau en 1947.

Longue de 1.147 km, elle est marquée de 1.147 bornes qui, à chaque kilomètre, de Sainte-Mère-l’Église à Bastogne, en Belgique, scandent chacune des étapes de cette marche victorieuse du Général Patton et de ses hommes.

La borne bellifontaine se dresse juste ici à quelques mètres de nous etnous y déposerons une gerbe dans quelques instants.

Ici, à Fontainebleau, nous avons la mémoire de ce lien fraternel et historique qui unit la France et les Etats-Unis. Notre Ville a en effet eu l’honneur d’accueillir jusqu’en 1967 l’Etat-major des forces alliées Centre-Europe de l’OTAN et de nombreux soldats américains et alliés séjournaient ici.

Nous accueillons aussi à Fontainebleau le commandement en France de la Bundeswehr, ce depuis 1957. Nous sommes une terre où se vit chaque jour la coopération militaire, donnant du sens à cette unité retrouvée d’un continent qui aujourd’hui aspire à la Paix et à la coopération entre les Nations.

Vive les soldats de la Libération,

Vive Fontainebleau,

Vive la République,

Vive la France."

Discours du 11 novembre 2024 - Commémoration de l'Armistice

"Monsieur le Député, cher Frédéric,

Madame la Vice-présidente du Département, chère Béatrice,

Madame la Maire d’Avon, Chère Marie-Charlotte 

Mesdames et Messieurs les élu(e)s,

Mon Général, 

Mesdames et Messieurs les représentants des autorités civiles et militaires, 

Mesdames et Messieurs les représentants des Anciens Combattants et porte-drapeaux, 

Mesdames et Messieurs,

Chaque commémoration devant ce monument aux morts est l’occasion, solennelle et grave, de se rappeler collectivement notre Histoire commune.

Chaque commémoration rappelle, inlassablement, les jours, minutes et heures qui ont marqué nos familles, nos villes et villages, notre pays.

Et si, encore et toujours, nous faisons l’effort de nous rassembler, c’est pour que nos aînés qui se sont sacrifiés pour nous soient honorés mais aussi pour que nos armées sachent combien nous avons pleinement conscience de leur sacrifice pour nos libertés.

Cette année, contrairement aux années passées, nous pouvons nous réjouir qu’aucune mention de « Soldat Mort pour la France » n’a été déplorée.

Cela ne veut pas dire, malheureusement, que nos armées ne sont pas engagées sur des théâtres d’opérations.

Alors que les guerres ont traumatisé les siècles, alors que les livres d’histoire rappellent tous les mêmes drames, alors que les écrits de nos anciens ne décrivent pas autre chose que l’horreur d’une guerre, nous oublions.

Mesdames, messieurs, je vais donc à nouveau reprendre le fil des heures qui ont soulevé un vent d’espoir et de liberté il y a 106 ans.

Le lundi 11 novembre 1918, à 5h15 du matin, dans un wagon spécialement aménagé en clairière de Rethondes, une convention d’armistice provisoire était signée entre les belligérants d’une guerre qui avait duré plus de 51 mois. 

À 10h15 le dernier soldat français était tué. A 11 heures le cessez-le-feu était effectif, entrainant dans l’ensemble de la France des volées de cloches et des sonneries de clairons. C’est ainsi que les livres d’histoire nous relatent l’arrêt de la 1ère Guerre Mondiale qui avait fait plus de 9 millions de morts et disparus (dont 1,4 million pour la France).

 

Tous les soldats de cette guerre de 14-18 ont aujourd’hui disparu, mais beaucoup de familles françaises ont conservé des souvenirs des terribles épreuves des combattants et aujourd’hui, devant cette sentinelle de pierre qui nous rappelle le lourd tribut payé par nos soldats, nous honorons la mémoire de ces héros morts pour nous.

La paix est une trêve de guerre et la guerre est une trêve de paix. Ce sont deux façons de réguler la violence au cœur de la société humaine.

Si nous voulons continuer à profiter et faire profiter nos enfants de l’une des plus longues périodes de paix de notre histoire, nous ne devons renoncer ni à nos valeurs ni aux efforts pour défendre notre souveraineté.

Ce qui implique la maîtrise continue de notre destin national dans le cadre qui est désormais celui d’une Europe dont les États ne se battent plus les uns contre les autres mais coopèrent en construisant des ponts entre eux plutôt que des monuments aux morts.

 

Restons vigilants contre tout ce qui pourrait nous diviser et nous séparer en tant que peuple, Nation et République.

Restons vigilants, ensemble, contre ces attaques sournoises que notre édifice républicain subit toujours un peu plus.

Redisons ensemble que nous ne pouvons accepter ni l’antisémitisme qui stigmatise, ni l’islamisme qui ostracise.

Réaffirmons ensemble que la concorde de toutes les composantes de la société, autour de la liberté, de l’égalité, de la fraternité et des droits humains est plus que jamais notre héritage le plus précieux. C’est le gage de notre paix civile. 

Érigeons comme des remparts à l’intolérance et à l’aveuglement l’éducation de nos enfants, l’ouverture aux cultures et la transmission des valeurs qui nous rassemblent.

 

Les nombreux ébranlements du monde nous rappellent que la paix perpétuelle, rêvée par les philosophes, n’existe pas et qu’il nous faudra ne jamais cesser de nos rassembler devant nos monuments aux morts.

 

Je veux à cet instant saluer les 6 élèves et les 2 enseignants du Lycée Finlandais KARAKALLIO d’Espoo qui sont venus en France rencontrer leurs camarades de seconde dans le cadre d'un travail commun sur le thème "Guerre et Paix" : c’est bien cette fraternité, cette volonté de toujours remettre sur l’ouvrage nos questionnements sur notre Histoire qui nous permettra de mieux la comprendre et surtout de guider les générations futures vers une sagesse que nous n’avons pas encore su trouver.

Je remercie la présence fidèle et porteuse de sens des élèves du Conservatoire et du lycée François 1er.

Merci à l’orchestre philharmonique ainsi que les musiciens de l’Union Musicale de Fontainebleau.

Merci aux Jeunes Sapeurs pompiers.

Merci également, mon Général, aux militaires du CNSD, qui nous font l’honneur d’être avec nous cette année avec votre drapeau, votre garde et votre section d’honneur.

Merci à vous aussi, Chers Bellifontains. Votre présence, toujours nombreuse, nous aide à rendre un hommage vibrant à nos morts et à perpétuer ce devoir de mémoire.

Vive Fontainebleau,

Vive la République,

Vive la France."

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