Commémorations nationales et locales organisées à Fontainebleau
Mémoire et commémorations
Liste des commémorations
Retrouvez ci-dessous la liste des cérémonies commémoratives célébrées chaque année à Fontainebleau.
- 19 mars : Journée nationale du souvenir et du recueillement en mémoire des victimes civiles et militaires de la Guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc ;
- 22 mars 2025 : Cérémonie d'hommage à l'occasion des 150 ans de la mort de Claude-François Denecourt ;
- Dernier dimanche d’avril : Journée nationale du souvenir des victimes et des héros de la déportation ;
- 8 mai : Commémoration de la victoire du 8 mai 1945 ;
- 8 juin : Journée nationale d’hommage aux « morts pour la France » en Indochine ;
- 7 juillet : Cérémonie hommage à Georges Mandel ;
- 13 juillet : Fête Nationale ;
- 23 août : Cérémonie de commémoration de la Libération de Fontainebleau ;
- 11 novembre : Commémoration de la victoire 14-18 ;
- 5 décembre : Journée nationale d’hommage aux morts pour la France pendant la guerre d’Algérie et les combats du Maroc et de la Tunisie.
Les discours du Maire
Seul le prononcé fait foi.
Discours du 8 mai 2024 - Cérémonie de la victoire du 8 mai 1945
"Monsieur le Ministre, cher Frédéric,
Madame la Vice-Présidente du Conseil Départemental, chère Béatrice,
Monsieur le Procureur de la République,
Mesdames et Messieurs les élu(e)s,
Mon Général,
Mesdames et Messieurs les représentants des autorités civiles et militaires,
Mesdames et Messieurs les représentants des Anciens Combattants et porte-drapeaux,
Mesdames et Messieurs,
8 mai 2024. Les communes de France se rassemblent pour se souvenir de la fin de la seconde guerre mondiale.
A Fontainebleau, comme à chaque commémoration, vous êtes nombreux à vous associer à nos côtés, à ce devoir de mémoire qui nous permet de saluer le courage et le sacrifice de nos aînés morts pour la France, morts pour notre liberté.
Il y a 79 ans, le 8 mai 1945, à minuit, l’effroyable guerre qui ravageait depuis six ans l’Europe prenait fin. La liberté triomphait d’une idéologie nourrie de haine et de terreur. Le livre tragique de la seconde guerre mondiale, l’une des plus meurtrières de l’histoire, se refermait.
Plus de 50 millions d’êtres humains périrent pendant cette terrible guerre.
Ce sont les victimes militaires des combats, les pertes civiles dans les bombardements et les victimes des génocides. A ces funestes chiffres s’ajoutent les 35 millions de blessés, et plus de 3 millions de disparus.
Ici même, devant le monument aux morts de Fontainebleau, nous nous recueillons pour rendre hommage à nos morts.
Nous nous élevons ensemble, avec force et détermination, pour rappeler que les fondements de notre nation, de notre pacte républicain, et de notre pacte social demeurent nos meilleurs rempartscontre l’ignominie de la guerre, contre l’obscurantisme, et la haine.
Le 8 mai 1945, c’est la fin de la peur, le retour de l’espoir. C’est la victoire. Cette victoire représente le fruit du sacrifice de toutes celles et ceux qui n’ont jamais désespéré.
Nos aînés ont combattu.
Nos aînés ont pris les armes et ont donné leur vie pour cette France libre du 8 mai 1945.
Aujourd’hui nous aurons une pensée particulière pour un bellifontain, Jacques CASANEUVE, dont le nom vient d’être ajouté à notre Monument aux morts.
Né en 1918 à Fontainebleau, Jacques CASANEUVE s'engage dans l'Armée de l'Air le 23 avril 1938.
Breveté pilote le 3 août 1938, il remporte sa première victoire en collaboration et le 5 juin 1940, après avoir remporté deux nouvelles victoires individuelles il est abattu en flammes. Grièvement brûlé au visage et aux mains, il parvient à sauter en parachute.
Presque défiguré, il est évacué sur les Sables d'Olonne où il est pris en charge par l'Armée Allemande au titre des grands blessés.
Pour ne pas être fait prisonnier, il s'échappe, à bicyclette, qu'il abandonne au bout de 5 heures, ne pouvant plus se servir de ses mains. Il parvient en zone libre mais souffrant encore de ses blessures, il ne peut espérer poursuivre la lutte immédiatement.
Il refuse cependant d'être réformé et parvient à se faire admettre par le bureau militaire de Limoges. Au bout d'un mois, il rejoint Alger pour retrouver son unité. Il participera à la campagne de Syrie.
Après le débarquement Anglo-Américain, Jacques CASANEUVE exprime son souhait de rejoindre le "Normandie" en URSS. Il arrive sur place le 22 décembre 1943 après avoir été nommé Aspirant le 1er octobre 1943, il disparait au combat le 13 octobre 1944.
Jacques CASANEUVE était pilote. Il avait 26 ans.
Grâce à ces hommes et à ces femmes, d’origines différentes, d’histoires différentes, de parcours différents, mais unis par la volonté de défendre un idéal pour les générations à venir, la France vaincra, la France se relèvera.
La France se relèvera et se reconstruira.
L’Europe s’édifiera.
L’unité des peuples d’Europe se consolidera.
Après la guerre, faut-il le rappeler, Fontainebleau a été l’une des premières villes de France à envisager un jumelage avec une Ville Allemande, Konstanz.
Les liens d’amitié qui unissent nos deux villes sont d’ailleurs toujours très nombreux avec des échanges scolaires, associatifs ou culturels qui ont lieu chaque année.
Fontainebleau accueille également le quartier général de la délégation militaire allemande en France et votre présence, cher Colonel Neurether, à chacune de nos commémorations patriotiques, est un signe d’une très grande amitié et une force inestimable pour le maintien de nos liens.
Ce que nos pays, la France et l’Allemagne, au cœur de cette puissance Européenne, ont réussi à faire après ce drame de la Seconde Guerre Mondiale est aussi un témoignage à honorer.
Mais c’est surtout une leçon à retenir.
Alors que les canons résonnent aux portes de l’Europe,
Alors que chaque jour qui passe sur le front ukrainien renforce notre crainte de voir le conflit basculer et l’unité européenne défiée,
Restons vigilants, attentifs, unis, forts, solidaires, convaincus qu’il ne faut pas laisser le moindre espace à tous ceux qui voudront remettre en cause les idéaux et les valeurs auxquels nous croyons.
Je ne saurai conclure sans vous rappeler, à toutes et tous, que le 9 juin, les citoyens de l’Union Européenne sont appelés à voter.
Parce que tout ce qui a été construit après cette guerre mondiale de 39-45 doit rester plus fort que tous les conflits qui ont pu nous diviser, il est de notre devoir de nous battre aussi, dans les urnes, pour défendre cet idéal européen que nos aînés ont bâti sur les cendres de cette guerre aux 50 millions de morts.
Soyons dignes de cet héritage en sachant renforcer notre Europe et améliorer l’organisation de notre communauté internationale.
Soyons dignes de cet héritage en sachant faire Nation autour de notre République, autour de nos héros, de nos valeurs et de notre volonté de poursuivre notre idéal de paix.
Merci à vous
• Elèves du lycée Francois 1er pour vos lectures,
• Jeunes Sapeurs-pompiers,
Merci à vous
• Membre de la batterie napoléonienne du Conservatoire
• Musiciens et choristes du Conservatoire dirigés par M. Fortin
Merci à vous
• soldats du Piquet d’honneur
• et porte-drapeaux.
Merci à vous chers Bellifontains,
Votre présence nous permet aujourd’hui de faire une nouvelle fois œuvre collective de mémoire et d’engagement pour l’avenir.
Vive Fontainebleau, Vive la république, Vive la France."
Julien GONDARD
Discours du 7 juillet 2024 - Georges Mandel
"Monsieur le Ministre, cher Frédéric,
Monsieur le Président du comité national pour la mémoire des débarquements et des combats de la Libération,
Monsieur le Sous-Préfet,
Madame la Vice-Présidente du Conseil Régional, chère Valérie,
Madame la Vice-Présidente du Conseil Départemental, chère Béatrice,
Monsieur le Président du Pays de Fontainebleau, cher Pascal,
Mesdames et Messieurs les élu(e)s,
Mesdames et Messieurs les représentants des autorités civiles et militaires,
Mesdames et Messieurs les représentants d‘associations mémorielles,
Mesdames et Messieurs les représentants des Anciens Combattants et porte-drapeaux,
Famille et proches de Georges Mandel,
Mesdames et Messieurs,
7 juillet 1944. À l’issue d’un combat remarquable et courageux, pour la lutte contre la barbarie du régime nazi, Georges Mandel perdra la vie.
Assassiné lâchement par des miliciens français ici même en Forêt de Fontainebleau.
7 juillet 2024. 80 ans plus tard, nous continuons de nous réunir pour commémorer ce sacrifice ultime et l’action de Georges Mandel, parfaitement rappelé avant moi par Monsieur Daubard, par la lettre de Madame Mandel, par Monsieur Wormser et par Monsieur Rothschild.
Georges Mandel c’est l’engagement politique au sens le plus noble du terme : pour des convictions, pour des idées, pour des valeurs, pour son prochain.
C’est aussi l’esprit de révolte pour défendre la République dès les premiers instants de fragilité, dès les premiers signes d’une bascule dangereuse vers l’inacceptable.
Georges Mandel c’est la France courageuse qui préfère risquer sa vie pour son pays plutôt que de se soumettre à l’envahisseur et à son idéologie funeste.
Rappelons-nous enfin que Georges Mandel c’est l’assassinat d’un homme par la Milice, c’est-à-dire l’assassinat d’un français par des Français.
Le drame de l’Histoire, avec un grand H, c’est lorsque nous l’oublions, c’est lorsque l’amnésie nous fait bégayer, nous fait commettre des erreurs dont les conséquences nous sont pourtant connues.
En venant ici saluer la mémoire de Georges Mandel, nous tous avons la responsabilité de faire en sorte que l’Histoire ne s’oublie pas.
Chacun d’entre nous, dans nos fonctions, dans nos actions, nous avons une part de ce défi entre les mains.
Lorsqu’avec la Société des Amis de Clémenceau nous allons dévoiler une plaque biographique en fin de cérémonie nous agissons pour la mémoire.
Lorsque nous sommes présents, ici, ce 7 juillet, comme à chacune des commémorations, nous agissons pour la mémoire.
Lorsque dans les prochains mois nous inaugurerons l’Avenue Georges Mandel, près du Centre National des Sports de la Défense nous participerons à ce devoir de mémoire.
Certains diront que ce sont des actions symboliques.
Oui, pleinement.
Mais ce sont les symboles qui font l’unité d’une Nation et ces symboles que nous devons rappeler à chaque fois que l’unité nationale vacille.
Ne laissons pas croire ou penser que le temps qui passe corrige de lui-même les drames du passé.
Restons vigilants à chaque chapitre de notre histoire nationale.
Aujourd’hui, comme hier, et comme demain, n’oublions pas le nom de Georges Mandel, n’oublions pourquoi il est mort et pourquoi la Nation lui doit chaque année un hommage.
Vive Georges Mandel, Vive la République, Vive la France.
Je vous remercie."
Julien GONDARD
Discours du 13 juillet 2024 - Fête Nationale
"Monsieur le ministre délégué en charge de la Santé et de la Prévention, cher Frédéric,
Monsieur le Sous-préfet de Fontainebleau,
Madame la Vice-présidente du Département de Seine-et-Marne, chère Béatrice,
Monsieur le Président de la Communauté d’Agglomération du Pays de Fontainebleau, cher Pascal,
Madame et messieurs les maires,
Mesdames et messieurs les élus,
Mesdames et messieurs les représentants des autorités civiles et militaires,
Mesdames et messieurs,
Une nouvelle fois vous répondez présents à notre invitation pour les cérémonies du 13 juillet, veille de notre Fête Nationale. Soyez-en remerciés.
Ce rendez-vous, désormais bien ancré dans notre vie bellifontaine, est l’occasion de nous retrouver ensemble et partager un moment de patriotisme républicain sous le signe de notre unité nationale.
Fontainebleau a une tradition militaire ancrée dans son histoire et son patrimoine mais aussi bien vivante dans les relations qui nous unissent au quotidien.
Cette année sera particulière puisque vous allez assister dans quelques instants à un défilé inédit dans notre centre-ville.
Nos forces armées qui traditionnellement défilent devant nous sont cette année pleinement mobilisées pour encadrer et assurer la sécurité des Jeux Olympiques de Paris 2024.
Je remercie le Centre National des Sports de la Défense, le Général Sanzey et le Colonel Braun, d’avoir accepté de mobiliser quelques troupes pour nous assurer un piquet d’honneur.
Merci également au Colonel Herbeth, Commandant de l’Ecole de Gendarmerie de Fontainebleau, d’avoir proposé la présence du drapeau de l’école, accompagné de sa garde.
Mais la créativité d’Odile Jacquin, conseillère municipale en charge des affaires patriotiques et de la Mémoire, et de Caroline Philippe, en charge des événements, et le talent des services de la ville vont nous permettre d’avoir un défilé inédit.
Comme vous le savez, nous sommes entrés dans l’année de commémoration de la Libération de 1944.
80 ans que la Liberté a été rendue au peuple français à la suite du débarquement des forces alliées en Normandie.
Fontainebleau sera libérée le 23 août 1944, par les troupes du Général Patton. Je salue la présence parmi nous du Colonel Deck Piluek, Attaché à l'armement de l'ambassade américaine qui représente l’ambassade des Etats-Unis aujourd’hui.
Et c’est à Fontainebleau, en 1947, que fut inaugurée la voie de la Liberté qui conduisit les troupes alliées des plages de Normandie à la Belgique et vers la victoire finale.
Rien de mieux que la Fête Nationale et cette tradition du défilé en centre-ville pour nous replonger tous ensemble dans ces jours d’un long combat libérateur qui ont suivi le 6 juin 1944.
Ce défilé est dédié à la 3ème Armée US de Patton qui libéra Fontainebleau le 23 août. L’équipement militaire qui défile est identique.
Dans quelques instants vous verrez passer devant vous la plus grande concentration de véhicules de la Libération à Fontainebleau depuis 1944.
Ce sont plus de 45 véhicules civils et militaires qui vont défiler pour nous et notamment le célèbre char Sherman, l’un des plus célèbres chars de l’Histoire et véhicule emblématique des forces alliées.
Et puis, votre regard sera appelé au-dessus de nos têtes pour une séquence exceptionnelle.
Mais au-delà de cette reconstitution, il nous faut garder à l’esprit que la joie qui nous rassemble aujourd’hui a eu un prix.
Il y a 80 ans, les Français parcouraient les rues de toutes les communes libérées du Pays, le regard empli de joie.
L’émotion évidente d’une liberté retrouvée après des années d’occupation, d’humiliation, de peur, de privations, de morts et de disparitions.
80 ans.
Je ne veux pas croire que les sacrifices de nos grands-parents et nos parents, comme le sacrifice des résistants ou défenseur de la France Libre, s’estompent avec le temps.
Chaque année nous nous inclinons devant les monuments aux morts de nos communes à la mémoire des soldats morts pour la France.
Chaque année nous nous rendons en lisière de Forêt de Fontainebleau nous incliner devant la stèle érigée en mémoire d’un artisan de l’esprit de résistance lâchement assassiné par la milice, Georges Mandel.
Chaque année nous rendons hommage aux 36 fusillés d’Arbonne de la Plaine de Chanffroy.
Chaque année, dans les collèges et Lycées de France, sont étudiées les périodes sombres de la Première et de la Seconde Guerre Mondiale.
Il faut encore et toujours rappeler, aux anciens comme aux plus jeunes, pour ne pas oublier que le Pays n’est jamais plus fort que lorsqu’il est uni, que lorsqu’il se montre tolérant, solidaire, et protecteur.
Que faut-il encore dire pour que nous restions toujours vigilants devant les discours et les principes qui veulent remettre en question notre contrat social.
Notre Fête national, ce sont aussi les fêtes, les bals, les feux d’artifice.
C’est surtout la Fête de notre République. C’est la réaffirmation par tous des valeurs qui chaque jour doivent guider notre volonté de vivre ensemble : Liberté, Egalité, Fraternité, sans oublier la Laïcité qui protège plus que tout les convictions de chacun.
Gardons bien en tête que la Fête Nationale c’est aussi le jour où nous nous rappelons que de vivre dans un pays Libre, dans une démocratie est un bien précieux.
La République c’est un peu comme l’air que nous respirons. Nous nous rendons compte de son prix inestimable que lorsqu’elle se raréfie.
En ces temps difficiles, alors que les canons tonnent et tuent encore aux portes de l’Europe,
alors que le doute et la peur de lendemains incertains testent chaque jour la robustesse de notre République,
alors que certains obscurantismes veulent nous faire renoncer à nos principes fondateurs de Liberté, d’Egalité et de Fraternité,
Gardons les yeux ouverts et n’oublions pas notre Histoire commune qui nous a déjà maintes et maintes fois décrit les conséquences de l’aveuglement des consciences.
Je veux pour conclure m’adresser aux jeunes présents avec nous aujourd’hui et notamment les nouveaux bacheliers.
Il y a quelques jours vous avez conclu une étape importante de votre vie. Vous avez terminé une première phase d’apprentissage de la vie.
Durant toutes vos années d’études, de la petite école jusqu’au Lycée, des instituteurs et des professeurs vous ont permis d’acquérir les savoirs élémentaires pour comprendre le monde dans lequel vous vivez et vous donner les clés pour avancer dans la vie.
Ces années de labeur se terminent avec votre diplôme du baccalauréat. Soyez-en vivement félicités.
Toutefois, toutes ces pages de savoir transmises par ces femmes et ces hommes qui vous ont accompagné vers votre vie d’adultes, ne se résument pas à une note.
Vous avez désormais entre les mains tous les éléments dont je parlais à l’instant pour défendre à votre tour ce qui fait que nous sommes tous réunis ensemble dans un pays libre.
Chers jeunes, vous entrez dans votre vie d’adultes, il vous revient désormais à vous aussi de perpétuer à nos côtés, dans votre parcours et vos engagements, ce que vous avez appris et de défendre ce bien inestimable qu’est notre Nation.
Vive Fontainebleau, Vive la République et Vive la France."
Julien GONDARD
Discours du 23 août 2024 - Cérémonie de la Libération de Fontainebleau
"Monsieur le Sous-Préfet,
Madame la Vice-Présidente du Conseil Départemental, chère Béatrice,
Monsieur le Conseiller départemental, cher Pascal,
Mesdames et Messieurs les Maires, Maires-adjoints et élus,
Mesdames et Messieurs les représentants des corps civils et militaires,
Nous sommes réunis aujourd’hui pour commémorer le 80ème anniversaire de la Libération de Fontainebleau, dans le prolongement des célébrations qui se sont tenues, le 13 juillet dernier, en présence de nombreux Bellifontains, reconstitueurs et véhicules de la Libération.
Mesdames et Messieurs les représentants du monde combattant et porte-drapeaux,
Mesdames et Messieurs,
Si cette cérémonie célèbre la libération de notre ville, elle permet aussi d’entretenir la mémoire des sacrifices consentis par nos ainés et de rendre hommage à tous ceux qui ont pris les armes pour défendre et libérer la France : soldats, Résistants, GI’s et autres soldats des forces alliées.
Il y a donc 80 ans, jour pour jour, le 23 août 1944 à 9h30, la ville de Fontainebleau connait un début de matinée marqué d’une certaine effervescence.
Des convois allemands vont et viennent depuis déjà quelques jours, la rumeur d’abandon des casernes du sud de la Ville se propage, d’autres rumeurs de la libération de certaines villes à quelques dizaines de kilomètres vers l’ouest sont venues aux oreilles de certains Bellifontains… Pourtant, personne ne devine encore que cette effervescence inquiète laissera place à la liesse quelques heures plus tard…
En effet le 23 août 1944, à 12h, 800 soldats du 20ème corps, appartenant à la 3ème armée américaine commandée par le Général Patton, débouchent avec leurs célèbres chars Sherman depuis la route d’Etampes pour aborder Fontainebleau par le carrefour de la Fourche, devenu d’ailleurs depuis le carrefour de la Libération.
Cet été 44 restera dans les mémoires pour des actes de barbarie d’une armée nazie et de collaborateurs zélés qui sans doute sentent la fin proche.
Le 7 juillet, c’est à un kilomètre d’ici, en forêt de Fontainebleau, au bord de la route de Nemours, que Georges Mandel est assassiné par des miliciens.
Le 21 juillet, 22 prisonniers, pour l’essentiel des résistants, sont sortis par les nazis de la prison de la rue du Sergent Perrier pour une destination alors inconnue.
Le 17 août, même scénario, 14 seront emmenés dans la clairière de Chanfroy, à Arbonne. Ils seront 36 à y être assassinés.
De cette même prison de Fontainebleau, au cours de ces semaines cruciales, des convois continueront de partir pour emmener des prisonniers français dans les camps nazis. Dans la Ville, juifs et résistants continuent d’être traqués.
Au cours de cette année 44, comme au cours de l’ensemble de la guerre, beaucoup de Bellifontains, Avonnais ou habitants des villages environnants se sont illustrés, car ils ont fait le choix de la résistance, de la désobéissance, de l’entraide aux juifs ou aux résistants.
Certains noms viennent spontanément, comme ceux de Rémy Dumoncel, le maire d’Avon, du Père Jacques, père principal des Carmes d’Avon, de Paul Mathéry le secrétaire général de la mairie d’Avon, d’Emile Junguenet, du colonel de Larminat, de Pierre Serviat.
Citons aussi le bellifontain Ballen de Guzmann, qui fut l’un des fondateurs de l’automobile club de France, déporté en 1942, ou le commissaire Calas et le colonel Edmond, déportés eux aussi. Tant d’autres pourraient être cités.
Si la libération de la Ville de Fontainebleau s’est déroulée sans effusion de sang, il ne faut pas oublier la sanglante bataille de Valvins, qui dura deux jours.
Notre cérémonie d’aujourd’hui doit être l’occasion de marquer notre respect et notre admiration pour ces soldats qui ont débarqué en Normandie, sont venus se battre - et pour beaucoup mourir - afin de libérer notre pays et restaurer la paix sur notre continent.
Il fallait un monument pour garder le souvenir de cette percée des troupes américaines et plus largement symboliser la Libération de la France. Ce monument, c’est la « Voie de la Liberté » qui fut d’ailleurs inaugurée ici à Fontainebleau en 1947.
Longue de 1.147 km, elle est marquée de 1.147 bornes qui, à chaque kilomètre, de Sainte-Mère-l’Église à Bastogne, en Belgique, scandent chacune des étapes de cette marche victorieuse du Général Patton et de ses hommes.
La borne bellifontaine se dresse juste ici à quelques mètres de nous etnous y déposerons une gerbe dans quelques instants.
Ici, à Fontainebleau, nous avons la mémoire de ce lien fraternel et historique qui unit la France et les Etats-Unis. Notre Ville a en effet eu l’honneur d’accueillir jusqu’en 1967 l’Etat-major des forces alliées Centre-Europe de l’OTAN et de nombreux soldats américains et alliés séjournaient ici.
Nous accueillons aussi à Fontainebleau le commandement en France de la Bundeswehr, ce depuis 1957. Nous sommes une terre où se vit chaque jour la coopération militaire, donnant du sens à cette unité retrouvée d’un continent qui aujourd’hui aspire à la Paix et à la coopération entre les Nations.
Vive les soldats de la Libération,
Vive Fontainebleau,
Vive la République,
Vive la France."
Discours du 11 novembre 2024 - Commémoration de l'Armistice
"Monsieur le Député, cher Frédéric,
Madame la Vice-présidente du Département, chère Béatrice,
Madame la Maire d’Avon, Chère Marie-Charlotte,
Mesdames et Messieurs les élu(e)s,
Mon Général,
Mesdames et Messieurs les représentants des autorités civiles et militaires,
Mesdames et Messieurs les représentants des Anciens Combattants et porte-drapeaux,
Mesdames et Messieurs,
Chaque commémoration devant ce monument aux morts est l’occasion, solennelle et grave, de se rappeler collectivement notre Histoire commune.
Chaque commémoration rappelle, inlassablement, les jours, minutes et heures qui ont marqué nos familles, nos villes et villages, notre pays.
Et si, encore et toujours, nous faisons l’effort de nous rassembler, c’est pour que nos aînés qui se sont sacrifiés pour nous soient honorés mais aussi pour que nos armées sachent combien nous avons pleinement conscience de leur sacrifice pour nos libertés.
Cette année, contrairement aux années passées, nous pouvons nous réjouir qu’aucune mention de « Soldat Mort pour la France » n’a été déplorée.
Cela ne veut pas dire, malheureusement, que nos armées ne sont pas engagées sur des théâtres d’opérations.
Alors que les guerres ont traumatisé les siècles, alors que les livres d’histoire rappellent tous les mêmes drames, alors que les écrits de nos anciens ne décrivent pas autre chose que l’horreur d’une guerre, nous oublions.
Mesdames, messieurs, je vais donc à nouveau reprendre le fil des heures qui ont soulevé un vent d’espoir et de liberté il y a 106 ans.
Le lundi 11 novembre 1918, à 5h15 du matin, dans un wagon spécialement aménagé en clairière de Rethondes, une convention d’armistice provisoire était signée entre les belligérants d’une guerre qui avait duré plus de 51 mois.
À 10h15 le dernier soldat français était tué. A 11 heures le cessez-le-feu était effectif, entrainant dans l’ensemble de la France des volées de cloches et des sonneries de clairons. C’est ainsi que les livres d’histoire nous relatent l’arrêt de la 1ère Guerre Mondiale qui avait fait plus de 9 millions de morts et disparus (dont 1,4 million pour la France).
Tous les soldats de cette guerre de 14-18 ont aujourd’hui disparu, mais beaucoup de familles françaises ont conservé des souvenirs des terribles épreuves des combattants et aujourd’hui, devant cette sentinelle de pierre qui nous rappelle le lourd tribut payé par nos soldats, nous honorons la mémoire de ces héros morts pour nous.
La paix est une trêve de guerre et la guerre est une trêve de paix. Ce sont deux façons de réguler la violence au cœur de la société humaine.
Si nous voulons continuer à profiter et faire profiter nos enfants de l’une des plus longues périodes de paix de notre histoire, nous ne devons renoncer ni à nos valeurs ni aux efforts pour défendre notre souveraineté.
Ce qui implique la maîtrise continue de notre destin national dans le cadre qui est désormais celui d’une Europe dont les États ne se battent plus les uns contre les autres mais coopèrent en construisant des ponts entre eux plutôt que des monuments aux morts.
Restons vigilants contre tout ce qui pourrait nous diviser et nous séparer en tant que peuple, Nation et République.
Restons vigilants, ensemble, contre ces attaques sournoises que notre édifice républicain subit toujours un peu plus.
Redisons ensemble que nous ne pouvons accepter ni l’antisémitisme qui stigmatise, ni l’islamisme qui ostracise.
Réaffirmons ensemble que la concorde de toutes les composantes de la société, autour de la liberté, de l’égalité, de la fraternité et des droits humains est plus que jamais notre héritage le plus précieux. C’est le gage de notre paix civile.
Érigeons comme des remparts à l’intolérance et à l’aveuglement l’éducation de nos enfants, l’ouverture aux cultures et la transmission des valeurs qui nous rassemblent.
Les nombreux ébranlements du monde nous rappellent que la paix perpétuelle, rêvée par les philosophes, n’existe pas et qu’il nous faudra ne jamais cesser de nos rassembler devant nos monuments aux morts.
Je veux à cet instant saluer les 6 élèves et les 2 enseignants du Lycée Finlandais KARAKALLIO d’Espoo qui sont venus en France rencontrer leurs camarades de seconde dans le cadre d'un travail commun sur le thème "Guerre et Paix" : c’est bien cette fraternité, cette volonté de toujours remettre sur l’ouvrage nos questionnements sur notre Histoire qui nous permettra de mieux la comprendre et surtout de guider les générations futures vers une sagesse que nous n’avons pas encore su trouver.
Je remercie la présence fidèle et porteuse de sens des élèves du Conservatoire et du lycée François 1er.
Merci à l’orchestre philharmonique ainsi que les musiciens de l’Union Musicale de Fontainebleau.
Merci aux Jeunes Sapeurs pompiers.
Merci également, mon Général, aux militaires du CNSD, qui nous font l’honneur d’être avec nous cette année avec votre drapeau, votre garde et votre section d’honneur.
Merci à vous aussi, Chers Bellifontains. Votre présence, toujours nombreuse, nous aide à rendre un hommage vibrant à nos morts et à perpétuer ce devoir de mémoire.
Vive Fontainebleau,
Vive la République,
Vive la France."
Discours du 8 mai 2025 - Cérémonie de la victoire du 8 mai 1945
"Monsieur le Sous-Préfet,
Monsieur le Député, cher Frédéric,
Madame la Vice-Présidente du Conseil Départemental, chère Béatrice,
Madame la Maire d’Avon, Chère Marie-Charlotte,
Mesdames et Messieurs les élu(e)s,
Mon Général,
Mesdames et Messieurs les représentants des autorités civiles et militaires,
Mesdames et Messieurs les représentants des associations d’Anciens Combattants et porte-drapeaux,
Mesdames et Messieurs,
Les moments de mémoire se succèdent chaque année, ici, au pied de notre monument aux morts Bellifontains.
Les commémorations que nous y célébrons sont des instants forts, car ils nous permettent de saluer et rendre un hommage ému à nos morts pour la France.
Ce sont des moments puissants car ils nous permettent de dire, et redire, combien notre Nation a souffert dans son âme et sa chair lors de ces conflits.
Ce sont des moments essentiels car ils nous invitent à nous rappeler que le sacrifice de nos aînés nous oblige, a minima, de nous souvenir, mais surtout de nous dire collectivement qu’il ne faut pas céder à l’aveuglement, à la haine, à la tentation de la guerre, à l’horreur de la destruction de la famille humaine.
Vous voir à nouveau nombreux - enfants, parents, grands-parents – aux côtés de nos armées, de nos forces de sécurité et de secours, de nos anciens et nos représentants du monde associatif, avec vos élus, me rend fier.
Fontainebleau, a toujours su, et sait encore se rassembler pour ne pas oublier.
Mais sans doute, aujourd’hui plus qu’hier, nous faut-il aller désormais plus loin que de « ne pas oublier ».
En ce 8 mai 2025, nous célébrons les 80 ans de la victoire.
Il y a 80 ans jour pour jour, dans la nuit du 8 au 9 mai 1945, la Seconde Guerre mondiale se termine officiellement en Europe par la capitulation sans condition de l’Allemagne nazie.
La seconde guerre mondiale s’achève en laissant un bilan sans précédent dans l’Histoire, avec plus de 50 millions de morts, majoritairement des civils : 400 000 Américains, autant de Britanniques, 600 000 Français, huit millions d'Allemands, vingt millions de Soviétiques, 6 millions de juifs…
La capitulation signe la fin d’une période de barbarie en Europe, avec son lot de destructions, de massacres et de déplacements de population.
Sans compter les innombrables tragédies humaines : combien de couples ne reverront jamais l’être aimé, combien d’enfants seront privés de jeunesse ou grandiront sans leurs parents, combien de parents enterreront leurs enfants.
N’oublions pas aussi que ce 8 mai ne marque pas la fin de l’horreur de la guerre : deux mois plus tard, la puissance de l’atome sera révélée au monde à Hiroshima, puis Nagasaki. Encore une fois ce sont les populations civiles qui paieront le plus lourd tribut de la guerre.
L’année dernière, en ajoutant son nom sur notre monument aux morts, nous rendions hommage au parcours de Jacques CASANEUVE, pilote au mythique régiment de chasse Normandie-Niemen, qui disparut en combat aérien en 1944, à l’âge de 26 ans.
Un membre d’une association d’ancien combattant nous a depuis fait remarquer que notre cimetière abrite la sépulture de Robert Fougère, décédé en 1969 à Fontainebleau.
Robert Fougère pris part au débarquement en Normandie au sein du très célèbre « Commando Kieffer », avec ses 176 compagnons d’arme.
Tout comme Jacques CASANEUVE, il faisait partie de ces Français pour qui la lutte ne pouvait cesser lors de la capitulation de juin 1940.
En mars 1941 il s'engage dans la Marine à Toulon.
Au mois de juillet il fut affecté au cuirassé Richelieu, qui se trouvait à Dakar depuis juin 1940.
Après le ralliement des forces armées d'Afrique du Nord et d'Afrique Occidentale aux alliés, le Richelieu fut envoyé à New York.
Le 9 avril 1943, Robert Fougère déserta du Richelieu à New York, et, le lendemain, remit au bureau de la délégation de la France combattante de cette ville une lettre de demande d'engagement dans les Forces Françaises Libres.
Volontaire pour les commandos, il intégra le 1er Bataillon de fusiliers marins commandos.
Avec cette unité il participa le 6 juin 1944 au débarquement sur la plage de Colleville-sur-Orne. Blessé le 11 juin à Amfreville, il fut immédiatement évacué.
Il rejoignit à nouveau le commando le 15 août. Le 1er novembre 1944, il débarqua à Flessingue, sur l'île néerlandaise de Walcheren pour l’opération Infatuate.
Tout comme Robert Fougère, de nombreux Français ont souhaité poursuivre la lutte, depuis l’étranger ou à l’intérieur du pays occupé.
La France n’est pas restée spectatrice de sa Libération : elle a pris part à la victoire finale et nous ne pouvons oublier les 250 000 militaires français tombés au combat.
Il nous faut être dignes de cet héritage.
Malheureusement, notre actualité, 80 ans après la victoire, nous impose de dépasser le devoir de mémoire, et revoir nos certitudes.
Depuis le 24 février 2022, date de l’invasion Russe en Ukraine, l’ère de Paix dont nous avons pu profiter en Europe grâce au sacrifice de nos aînés, est remise en question.
Depuis cette date, chaque jour qui passe sur le front ukrainien voit son lot de morts, de blessés civils et militaires augmenter.
N’oublions pas non plus les tensions dans le monde et les combats notamment au Moyen-Orient ou ces jours-ci au Cachemire.
Que dire lorsque les alliances d’hier, ces mêmes alliances qui ont vu les alliés triompher lors de la seconde guerre mondiale, que dire lorsque ces alliances sont tout simplement remises en question par un changement radical de politique de l’autre côté de l’Atlantique ?
Les incertitudes politiques que l’on peut observer aux Etats-Unis aujourd’hui rebattent les cartes.
Nous avons vécu pendant des décennies à l’abri du parapluie Américain.
Désormais, il nous faut revoir, tant au niveau Français qu’au niveau Européen, notre conception de La Défense.
Construisons avec nos partenaires européens une vision de la Défense de demain, et de la Défense de ces valeurs qui nous unissent.
Le Général De Gaulle disait « Les États n’ont pas d’amis, juste des intérêts ».
Cette citation est malheureusement la donne désormais. Nous sommes dans l’ère du deal permanent. Du « Gagnant-gagnant ».
Nous ne pouvons plus espérer voir triompher nos seules convictions et notre amour des choses justes.
La nécessité de préserver notre sécurité, notre indépendance, et notre vision du monde passera nécessairement par un nouvel effort : passons de l’effort de mémoire à l’action de défense.
Pour vivre libre, pour défendre nos idéaux, il nous faut assumer de redonner à nos armées les moyens de garantir notre liberté.
Notre époque nous teste.
L’intolérance, la peur, les murs et les barrières sont les ennemis de la paix.
Chaque jour nous sommes testés sur notre capacité à préserver notre conception de la Nation France.
Chaque jour nous sommes contraints de revoir nos indépendances : militaire, énergétiques, alimentaires.
Le retour de la guerre en Europe nous rappelle aujourd’hui, plus que jamais, que la France doit conserver une armée forte au service de la nation, en mesure de garantir nos intérêts et de défendre la République.
Ce bouleversement ne doit pas nous conduire à céder aux sirènes des extrêmes, ni nous empêcher d’espérer.
« Le XXIè siècle sera spirituel ou ne sera pas » disait Malraux.
Récitons à nouveau nos classiques. Remettons au cœur de nos débats nos penseurs et philosophes, nos écrivains.
La paix passera par l’éducation.
Elle passera par les lettres, par la connaissance, par le dialogue, par les échanges, par le voyage.
La paix passera par l’Europe.
Elle passera par une Nation fière de ses valeurs, fière de son histoire, convaincue par sa richesse et sa diversité.
Elle passera par nos jumelages, tels que nos aînés ont su les construire, dès le sortir de la Guerre comme entre Fontainebleau et Konstanz, Richmond, Angkor, ou plus récemment avec Lodi, Sintra, et Alba Julia.
Elle passera par les voyages, les échanges, par la jeunesse, par tous ces échanges que nos établissements scolaires nourrissent avec leurs homologues d’Europe.
En ce jour de commémoration de la victoire, reposons et réaffirmons ensemble les principes qui nous unissent.
Rappelons ensemble, ici et demain, que la France est une terre de Liberté, d’Egalité et de Fraternité.
Merci à vous,
Elèves du lycée François 1er pour vos lectures, vos chants et vos musiciens,
Musiciens et choristes du Conservatoire,
Musiciens de l’Union Musicale de Fontainebleau,
Aux équipes de la ville de Fontainebleau,
Merci à vous,
Mon Général, mon Colonel,
Commandant de la délégation militaire allemande, Colonel Per WOLFHAGEN,
Soldats du Piquet d’honneur,
Aux jeunes Sapeurs-Pompiers,
Porte-drapeaux,
Cadets de l’UNC,
Cadets de sécurité civile, du collège Saint Joseph à Lectoure.
Merci à vous chers Bellifontains.
Vive la Liberté,
Vive la Paix,
Vive Fontainebleau
et vive la France."
Discours du 7 juillet 2025 - Georges Mandel
"Nous sommes réunis dans ce lieu chargé de mémoire, au cœur de notre belle forêt de Fontainebleau, pour rendre hommage à un homme, Georges Mandel, dont la fidélité aux valeurs de la République reste pour nous une boussole.
Un homme de courage.
Un homme de convictions.
Un homme d’État assassiné pour ce qu’il incarnait : l’esprit de résistance.
C’était ici, le 7 juillet 1944. Il y a 81 ans jour pour jour.
Petit-fils d’immigrés, juif, il fut journaliste, puis haut fonctionnaire, Mandel gravit rapidement les marches de la République.
Dès les années 30, alors que beaucoup se berçaient d’illusions et détournaient les yeux du péril nazi, Mandel, lui, voyait clair. Il alertait. Il pressentait l’abîme.
En 1940, alors que tout s’effondre, alors que la République chancelle et que l’armée recule, il reste fidèle à sa mission.
Il refuse la capitulation. Il s’oppose au régime de Vichy. Il devient l’un des symboles de la France qui refuse la collaboration.
Il paiera ce courage au prix fort, ici même, en forêt de Fontainebleau.
Aujourd’hui, nous sommes là.
Pour nous souvenir. Pour témoigner et surtout pour transmettre.
Nous savons, dans le tumulte de notre époque, combien l’Histoire peut être édulcorée, déformée, manipulée.
C’est pourquoi notre présence ici a un sens profond.
Rendre hommage à Georges Mandel, c’est nous interroger sur nos propres engagements. C’est nous rappeler qu’une République ne vit pas uniquement par ses institutions, mais aussi et surtout par celles et ceux qui la servent avec droiture et courage.
C’est aussi rappeler que les combat contre la haine, l’antisémitisme, l’intolérance, les dérives autoritaires, ne sont pas des combats appartenant au passé.
En France, en Europe, dans le monde, nous sentons monter : la tentation autoritaire, la division entretenue comme stratégie politique, les discours de haine qui se banalisent.
Les extrêmes gagnent du terrain. La parole raciste et antisémite, hier cantonnée à la marge, s’exprime désormais dans des espaces publics sans filtre, parfois même sans honte.
Le débat démocratique est vif. La parole publique est contestée. Le pacte républicain semble fragilisé.
C’est pourquoi à Fontainebleau, nous avons choisi de ne pas oublier.
Chaque année, ici, au pied de cette stèle, nous faisons mémoire.
Chaque année, nous rappelons son nom, son engagement, son sacrifice.
Il y a 80 ans jour pour, jour le 7 juillet 1945, était inaugurée l’avenue Georges Mandel à Paris en présence de Clemenceau, Paul Reynaud, et Claude Mandel.
Et sous peu, une avenue portera son nom à Fontainebleau, à proximité du Centre National des Sports de la Défense.
Car oui, les symboles comptent.
Ils ne sont pas des décorations de façade. Ils sont des repères, des points d’ancrage.
A une époque où le relativisme gagne du terrain, ces symboles sont autant de rappels à l’exigence. Il ne suffit pas d’honorer Georges Mandel. Il faut aussi s’en montrer digne.
N’oublions jamais Georges Mandel.
Vive Georges Mandel,
Vive la République,
Et vive la France."
Discours du 13 juillet 2025 - Fête Nationale
"Monsieur le Sous-préfet,
Monsieur le Député,
Madame la Vice-présidente de la Région,
Madame la Vice-présidente du Département,
Mesdames et messieurs les maires, et élus,
Mesdames et messieurs les représentants des autorités civiles et militaires, en vos grades et qualités,
Mesdames et Messieurs les représentants des associations et porte-drapeaux,
Chers Bellifontains,
Mesdames et messieurs,
Je vous remercie de répondre présents, une nouvelle fois, à notre invitation pour les cérémonies du 13 juillet, veille de notre Fête Nationale.
Ce moment, à la fois solennel avec notre défilé en plein cœur de ville, et convivial avec le banquet et le bal républicain de ce soir, est désormais pleinement inscrit dans la vie Bellifontaine.
Cela nous donne l’occasion de nous rassembler autour des valeurs qui fondent notre nation et notre pacte républicain et de nous réunir pour renforcer toujours un peu plus ces liens qui caractérisent aussi la qualité de vie à Fontainebleau.
Cette année, dans la continuité de la commémoration du débarquement de 1944 et de la Libération, ce rendez-vous républicain prend une nouvelle fois une résonance particulière, puisque nous avons souhaité nous souvenir aujourd’hui des 80 ans de la Victoire en Europe.
Nous allons assister pour cette commémoration à un double-défilé dans notre centre-ville.
Un défilé qui rassemblera, côte à côte, nos forces armées, de sécurité et de secours, des athlètes de l’armée des Champions du Centre National des Sports de la Défense, des médaillés des derniers Jeux Olympiques de Paris, ainsi que des troupes françaises, américaines et allemandes.
Et après ce défilé militaire, nous aurons, comme l’an dernier, le plaisir de voir défiler des passionnés reconstitueurs qui rendront hommages aux combattants des Forces Françaises de l’Intérieur et des Forces Françaises Libres.
Nous verrons aussi des véhicules aux couleurs de la 2eme Division Blindée, celle du Général Leclerc et de ses hommes qui ont engagé leur vie avec courage, audace et détermination dans la libération du Pays.
Nous pourrons ainsi nous souvenir de ces femmes et de ces hommes qui ont fait notre liberté d’aujourd’hui.
Nous allons donc, à nouveau, vivre ensemble un moment exceptionnel qui nous permet de témoigner notre reconnaissance à celles et ceux qui au cours de l’histoire de notre pays ont fait la France mais surtout de continuer à dire et redire qu’il n’y a rien de plus précieux que la paix.
Voir marcher ensemble dans ce défilé les descendants de ceux qui, il y a 80 ans, s’affrontaient sur les champs de bataille, c’est la réponse à la haine, à la division, à l’histoire tragique qui trop souvent a ensanglanté notre continent.
1945-2025.
80 ans que l’Europe et ses alliés ont vaincu le nazisme.
80 ans que nous répétons ensemble qu’il ne faut pas oublier pour ne pas retomber dans ces heures sombres et meurtrières de notre histoire.
Et pourtant un drapeau Bleu et Jaune flotte encore sur le balcon de l’Hotel de Ville. Celui de l’Ukraine qui depuis 3 ans lutte pour sa liberté.
Et pourtant le Proche Orient est en sang et en larmes.
Commémorer la Victoire des alliés contre le nazisme, tout comme fêter notre République, restent essentiels pour nous donner la force de continuer à affirmer notre vision du monde libre, notre conception de la démocratie et notre envie de Paix fraternelle entre les peuples.
Répéter, chaque année autour de cette fête nationale que nous sommes fiers de notre drapeau, fiers de nos couleurs, fiers de notre nation, fiers de nos défenseurs qui jusqu’au sacrifice de leur vie veillent pour notre liberté, notre sécurité est un impératif.
Se rassembler pour notre Fête nationale est aussi le meilleur rempart contre toutes les intentions néfastes et les esprits destructeurs qui cherchent en permanence à fragiliser notre République.
Notre République est forte.
Elle est forte aussi parce que chaque jour des femmes et des hommes s’engagent pour la protéger et la défendre.
L’engagement.
Une autre valeur fondamentale qui imprègne notre 14 juillet.
L’engagement c’est ce qui permet à notre société d’avancer, de progresser.
L’engagement prend des formes multiples : c’est évidemment celui de nos armées, je le disais, ou de nos forces de sécurité et de secours.
C’est l’engagement de tous les acteurs et agents du service public, ceux qui sont au cœur de cette chance que nous avons en France : celle d’un pays qui dispose système public qui fait fonctionner notre société, la protège, la soigne, l’anime, l’encadre, ceux qui font grandir nos enfants et s’occupent des plus fragiles.
Ce fameux service public qui est présent aux cotés de chaque français tout au long de sa vie.
C’est aussi l’engagement de tous les bénévoles du monde associatif, de tous les citoyens qui donnent leur temps aux autres.
L’engagement c’est aussi l’énergie et le courage de celles et ceux qui créent. Qui créent de la valeur, qui créent de la richesse, ces entrepreneurs sans qui notre pays ne peut avancer.
L’engagement, Mesdames et Messieurs, c’est aussi celui de vos élus, ceux de vos territoires.
Alors que le mandat de tous les maires et conseillers municipaux de France entre dans sa dernière année, je souhaite rappeler ici, à l’occasion de notre Fête nationale, qu’être élu de la république c’est avoir chevillé au corps l’esprit de servir. Vous servir. Vous écouter. Vous aider. Vous protéger. Vous accompagner dans tous les moments de votre vie.
Oui, les temps sont durs.
Le contexte économique est difficile.
Les crises se succèdent.
Il n’est pas un jour sans que l’actualité ne nous plombe.
Mais si l’on veut bien se donner la peine de regarder comment nous sommes restés debout au fil de notre histoire, nous pourrons encore avoir la foi en notre nation, en notre capacité collective à trouver des solutions.
L’époque qui s’ouvre nous pose des questions nouvelles :
Comment faire mieux avec moins ?
Comment changer nos habitudes parce que notre environnement est en danger ?
Comment être plus coopératifs dans nos projets pour créer des complémentarités et mutualiser nos énergies, nos talents et nos forces ?
Comment continuer à Faire nation en somme.
C’est sans doute d’abord de croire en nos chances, en notre capacité d’agir dans le sens de ce qui nous rassemble et nous unit, et de ne pas céder à ceux qui ne cherchent qu’à nous diviser et nous opposer.
Finalement, devant la difficulté et l’adversité nos anciens nous ont montré la voie : avancer ensemble.
Tant que nous saurons encourager cela, tant que nos prendrons aussi le temps, collectivement de valoriser l’engagement au service d’autrui, nous pourrons rester forts et unis pour lutter contre ce qui gangrène une nation : l’individualisme, le repli communautariste, la tentation du « chacun pour soi ».
Notre fête nationale c’est aussi cela, un moment où l’on s’accroche collectivement à notre Bleu, à notre Blanc à notre Rouge, où l’on chante notre hymne national.
Dans ce monde instable, la réponse ne viendra pas de la peur, ni de l’indifférence, ni du repli sur soi.
Elle viendra de notre engagement collectif à faire du mieux possible pour notre voisin, notre territoire, notre pays.
La République est précieuse.
Mais elle ne se décrète pas : elle se défend tous les jours.
Vive Fontainebleau,
Vive la République,
Et vive la France."
Discours du 23 août 2025 - Cérémonie de la Libération de Fontainebleau
"Madame la Vice-Présidente du Conseil Départemental, chère Béatrice,
Monsieur le Conseiller départemental, Cher Pascal
Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames et Messieurs les représentants des autorités civiles et militaires,
Mesdames et Messieurs les représentants du monde combattant et porte-drapeaux,
Mesdames et Messieurs,
Je vous remercie de répondre présents à notre invitation à ce moment solennel, à l’occasion du 81ème anniversaire de la Libération de Fontainebleau.
Cette commémoration n’est pas seulement le rappel d’un temps d’explosions de joie et de fraternité retrouvée. Elle s’inscrit dans le devoir de mémoire que nous portons collectivement, afin que jamais ne s’efface le souvenir des souffrances endurées, des sacrifices consentis et du courage exemplaire de celles et ceux qui se sont levés pour défendre la liberté et la dignité de notre Nation : Français libres, GI’s, Résistants et combattants venus du monde entier.
Il y a donc 81 ans, jour pour jour, et presque heure pour heure, le 23 août 1944 à 9h30, la ville de Fontainebleau connaissait un début de matinée marqué d’une certaine effervescence.
Des convois allemands vont et viennent depuis déjà quelques jours, la rumeur d’abandon des casernes du sud de la Ville se propage, d’autres rumeurs de la libération de certaines villes à quelques dizaines de kilomètres vers l’ouest sont venues aux oreilles de certains Bellifontains… Pourtant, personne ne devine encore que cette effervescence inquiète laissera place à la liesse quelques heures plus tard…
En effet le 23 août 1944, à 12h, 800 soldats du 20ème corps, appartenant à la 3ème armée américaine commandée par le Général Patton, débouchent avec leurs célèbres chars Sherman depuis la route d’Etampes pour aborder Fontainebleau par le carrefour de la Fourche, devenu depuis « carrefour de la Libération ». La garnison allemande a déjà quitté la ville, les GI’s progressent dans la ville sans effusions de sang.
S’ensuit alors une ferveur populaire et des attroupements festifs dans toute la Ville. La Marseillaise est scandée dans nos rues tandis que drapeaux, cocardes et banderoles sont arborées aux balcons et fenêtres, célébrant les soldats Américains et la liberté retrouvée des Bellifontains. Un Comité Local de Libération (CLL) est installé dans la mairie (juste derrière moi).
Enfin, après 4 and d’occupation, Fontainebleau est libérée.
Pour autant l’été 1944 sera également marqué par de nombreux massacres et exécutions sommaires qui font de la Seine-et-Marne un département durement éprouvé par les combats de la Libération. Ces actes de barbarie sont perpétrés par une armée nazie aux abois et des collaborateurs zélés qui sans doute sentent la fin proche.
Ainsi, le 7 juillet, c’est à un kilomètre d’ici, en forêt de Fontainebleau, au bord de la route de Nemours, que Georges Mandel, 1er résistant de France selon Léon Blum, est assassiné par des miliciens.
Le 21 juillet, 22 prisonniers, pour l’essentiel des résistants, sont sortis par les nazis de la prison de la rue du Sergent Perrier pour une destination alors inconnue.
Le 17 août, même scénario, 14 seront emmenés dans la clairière de Chanfroy, à Arbonne. Ils seront 36 à y être assassinés.
De cette même prison de Fontainebleau, au cours de ces semaines cruciales précédant la Libération, des convois continueront de partir pour emmener des prisonniers français dans les camps nazis. Dans la Ville, juifs et résistants continuent d’être traqués.
À Fontainebleau, à Avon et dans les communes voisines, des femmes et des hommes choisirent pourtant de désobéir, de résister à cette folie destructrice et génocidaire, et de soutenir les réseaux clandestins.
Leurs noms sont inscrits dans notre mémoire collective :
Rémy Dumoncel, le Père Jacques, Nelly Kopp, Paul Mathéry, le colonel de Larminat, Pierre Serviat, Ballen de Guzmann, le commissaire Calas, le colonel Edmond, et tant d’autres encore, connus ou restés anonymes.
Tous, par leur courage, ont donné un visage à l’honneur et à la fidélité à la patrie, bien souvent au péril de leur vie.
Aujourd’hui, en déposant une gerbe devant la borne de la « Voie de la Liberté », inaugurée ici (la pointer du doigt ?) en 1947, nous rendons hommage à tous les soldats alliés qui, depuis les plages de Normandie jusqu’à Bastogne, ont ouvert la route de la Victoire.
Cette borne, comme chacune des 1 147 qui jalonnent ce parcours, incarne à la fois la mémoire de la France libérée et l’amitié indéfectible qui nous lie aux États-Unis et à nos alliés.
Fontainebleau, par son histoire, est un lieu où cette mémoire s’incarne particulièrement. Ancien siège de l’État-major Centre-Europe de l’OTAN, ville d’accueil du commandement de la Bundeswehr en France depuis 1957, et l’une des toutes premières villes jumelées avec une commune allemande (Konstanz) au sortir de la guerre, elle porte encore aujourd’hui un message de fraternité entre les nations, de coopération et de paix durable sur notre continent.
En ce 81ᵉ anniversaire, inclinons-nous avec respect devant la mémoire de celles et ceux qui ont donné leur vie pour notre liberté et affirmons avec gravité que leur héritage nous oblige à défendre toujours, la République, la démocratie et la paix.
Mesdames et Messieurs, cela fait maintenant 2 ans que nous commémorons ensemble la fin de la 2GM et la victoire des alliés, Deux années ou nos cérémonies saluent et rendent hommage au sacrifice de nos ainés.
Deux années qui nous permettent de dire combien la paix est précieuse. Pourtant la guerre est encore là en Europe. Partout des soldats meurent encore chaque jour au front.
Ne les oublions pas.
Vive les soldats de la Libération et ceux qui nous protègent,
Vive Fontainebleau,
Vive la République,
Vive la France."
Discours du 11 novembre 2025 - Commémoration de l'Armistice
"Monsieur le Sous-préfet,
Monsieur le Député,
Madame la Vice-présidente du Département,
Madame la Maire d’Avon,
Mesdames et Messieurs les élu(e)s,
Mon Général,
Mesdames et Messieurs les commandants et représentants des autorités civiles et militaires,
Mesdames et Messieurs les représentants des Anciens Combattants et porte-drapeaux,
Très chers jeunes de Fontainebleau, de nos établissements scolaires, et de notre Conservatoire,
Mesdames et Messieurs,
Comme à chaque commémoration du 8 mai et du 11 novembre, nous avons, réunis devant notre Monument aux morts, de très nombreux bellifontains, de tous âges, de tous horizons qui viennent, aux côtés des autorités civiles et militaires, rendre hommage aux morts pour la France.
Un hommage aujourd’hui à ceux de 14-18 tombés au combat, puisque ce 11 novembre marque la fin des combats de la Première Guerre Mondiale.
***
Le lundi 11 novembre 1918, à 5h15 du matin, en clairière de Rethondes, une convention d’armistice provisoire était signée entre les belligérants d’une guerre qui avait duré plus de 51 mois.
À 10h15 le dernier soldat français était tué.
À 11 heures le cessez-le-feu était effectif, entrainant dans l’ensemble de nos Villes et Villages de France des volées de cloches et des sonneries de clairons.
C’est ainsi que les livres d’histoire nous relatent l’arrêt de la 1ère Guerre Mondiale ; une guerre qui a fait plus de 9 millions de morts et disparus, dont 1,4 million pour la France.
Tous les soldats de cette guerre de 14-18 ont aujourd’hui disparu, mais beaucoup de familles françaises ont conservé des souvenirs des terribles épreuves des combattants et aujourd’hui, devant cette sentinelle de pierre qui nous rappelle le lourd tribut payé par nos soldats, nous honorons la mémoire de ces héros morts pour nous.
***
Les commémorations du 11 novembre sont aussi l’hommage de la Nation à nos morts pour la France, puisque depuis 2012, cette journée du Souvenir célèbre tous les morts tombés pour défendre notre pays.
Nous pensons donc à cet instant à tous les noms gravés sur ce Monument, mais aussi à tous les soldats et défenseurs de notre Liberté, tombés alors qu’ils servaient sous les drapeaux.
Le 15 novembre 2024, la Maréchale des Logis Chef FANY CLAUDIN du 121ème régiment du train de Montlhéry, perdait la vie en service. Elle avait 23 ans.
Je veux avoir avec vous une pensée pour cette femme soldat tombée pour la France.
Chaque année, la disparition soudaine de ces soldats nous rappelle que nous sommes toujours, presque en permanence, en situation de guerre.
En effet, ce n’est pas parce que le conflit ne gronde pas aux portes de nos villes, qu’il n’existe pas.
30 000 de nos soldats sont en ce moment même engagés sur de nombreux théâtres d’opérations dans le monde, sur des opérations de maintien de la paix ou des missions internationales.
Nos soldats sont en ce moment même en vigilance extrême sur tous les conflits qui secouent le monde, et notamment aux portes de l’Europe, sur le sol Ukrainien.
**
Je vous cite les mots de deux de nos plus hauts gradés militaires en France.
Pour le Général Fabien Mandon, cher d’Etat Major des Armées, qui commentait à la fois les récents essais de missiles russes fin octobre, la possible reprise des tests américains sur les armes nucléaires, et le flou qui entoure le programme iranien en la matière, le Général MANDON a dit :
« nous sommes dans une période préoccupante, avec des discours politiques d’une agressivité assez exceptionnelle ».
Le Chef d’Etat Major de l’Armée de Terre, le Général Pierre SCHILL, rappelait quant à lui il y a quelques jours non seulement que l’enlisement du conflit Ukrainien était une menace majeure, mais évoquait aussi cette guerre moins visible, mais tout aussi dangereuse, du radicalisme qui tente de s’installer à bas bruit dans notre société.
***
Il nous faut écouter pour ce qu’elles sont ces alertes.
Non pour céder à la panique, mais pour continuer à comprendre que pour être libres, il faut être craints et que pour être craints il faut être forts.
***
Il y a quelques semaines nous commémorions les 100 ans des accords de Locarno comme nous l’a rappelé Justin Rousselet dans le texte qu’il nous a lu il y a quelques instants.
Cet accord proposait une sécurité régionale fondamentale qui a stabilisé l’Europe dans l’après-guerre et laissait espérer une paix durable sur le vieux continent.
Pendant un temps, Locarno a incarné cette Europe de la réconciliation et du dialogue.
Mais dix ans plus tard, la montée des totalitarismes, les humiliations et les haines ravivées allaient tout balayer.
Or, quand les nations cessent de dialoguer, ce sont toujours les peuples qui paient le prix du silence.
Aujourd’hui, que reste-t-il de l’esprit de Locarno ?
Sommes-nous encore capables de bâtir des ponts plutôt que des murs ?
De défendre la paix par la diplomatie, le droit, la raison ?
L’héritage de Locarno nous enseigne que la paix ne tient pas seulement à la signature de traités, mais à la volonté des nations de les faire vivre.
La Paix demande de la confiance, du respect mutuel, et du courage politique, éléments indispensables pour dialoguer avec ceux avec qui l’on est en désaccord.
Il nous rappelle également que la paix n’est jamais une faiblesse, mais que l’illusion de la paix sans vigilance est un danger.
Aujourd’hui, plus que jamais, la France et l’Europe doivent se préparer à la défendre.
L’Europe, malgré ses fragilités, reste notre meilleure garantie de paix mais elle doit retrouver le sens du courage, de la clarté et de la fermeté afin de dissuader ceux qui pensent encore que la violence peut triompher du droit.
Oui, il nous faut croire au dialogue, au droit, à la diplomatie.
Mais la paix ne dure que si ceux qui l’aiment sont prêts à la protéger.
Notre pays doit donc rester fort.
Fort par sa cohésion nationale.
Fort par son unité face aux menaces.
La France a toujours été forte lorsqu’elle a été unie. Quand elle a su dépasser ses querelles, tendre la main, rassembler ses forces vives autour d’un même idéal.
***
Alors soyons forts et unis en réaffirmant ensemble chaque jour les valeurs qui nous unissent, celles de notre Démocratie et de notre devise Républicaine.
Soyons Forts et unis en rappelant que la Liberté, l’Egalité, la Fraternité, et la Laïcité ne se négocient pas.
Forts et unis ensemble pour ne rien céder à celles et ceux qui par leur discours, leurs actes, leur défiance envers nos institutions, ne poursuivent qu’un seul objectif : nous diviser et nous faire peur.
Nous sommes à deux jours du triste anniversaire d’une tragédie. Une tuerie de masse : celle des attentats du Bataclan, et des terrasses des restaurants des Xè et XIè arrondissements de Paris, le 13 novembre 2015.
Ce jour-là, la France a été frappée dans sa chair par l’organisation terroriste de l’Etat Islamiste qui a abattu 130 femmes et hommes, et blessé au plus profond de leur être plus de 400 civils.
C’était il y a 10 ans.
Bien sur que nous ne pouvons pas oublier.
Le fait de se trouver rassemblés, ensemble en ce 11 novembre, autour de ce monument, est aussi l’occasion de nous souvenir et de penser à celles et ceux qui ont perdu la vie ce jour-là.
***
Je remercie la présence fidèle et porteuse de sens de l’orchestre philarmonique, des musiciens de l’Union Musicale de Fontainebleau, des élèves du Conservatoire et du lycée François 1er.
Merci aux Jeunes Sapeurs-pompiers.
Merci à nos fidèles porte-drapeaux et aux cadets de l’UNC.
Merci également, mon Général, aux militaires du CNSD, qui nous font l’honneur d’être avec nous cette année encore avec votre drapeau, votre garde et votre section d’honneur.
Merci à vous aussi, Chers Bellifontains. Votre présence, toujours nombreuse, nous aide à rendre un hommage vibrant à nos morts et à perpétuer ce devoir de mémoire et cette nécessité de ne pas oublier.
Pour que la Paix continue de triompher de la guerre.
Vive Fontainebleau,
Vive la France."