Les valeurs du Domaine de Fontainebleau

  • Utilisée par les rois de France dès le XIIe siècle, la résidence de chasse de Fontainebleau, entourée de jardins, de pièces d’eau et d’un vaste parc, située au cœur d’une grande forêt d’Île-de-France, fut transformée, agrandie et embellie au XVIe siècle par François Ier qui voulait en faire une « nouvelle Rome ». Le château, inspiré de modèles italiens, fut un lieu de rencontre entre l’art de la Renaissance et les traditions françaises. Les destins de l’Europe se sont souvent scellés dans ses murs. Quant à la forêt, d’un lieu de chasse fréquenté pendant huit siècles par les rois, elle fut le berceau, au XIXe siècle, sous l’impulsion des peintres de Barbizon, des écrivains romantiques, des scientifiques et des randonneurs, de la réglementation sur le paysage et la protection de la nature, puis au siècle suivant, celui de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature ; aujourd’hui, elle est devenue le poumon vert de l’Île-de-France.

Le domaine de Fontainebleau se compose d’une résidence de chasse utilisée par les rois de France dès le XIIe siècle, de jardins, de pièces d’eau et d’un vaste parc entourant la demeure royale, ainsi que d’une grande forêt d’Île-de-France en Seine-et-Marne. Sa position sur la route de l’Italie, au carrefour des grandes régions historiques du Val de Loire, de la Bourgogne, de la Champagne et de l’Île-de-France, ainsi que sa proximité avec les capitales parisienne et ligérienne, conditionnèrent durant huit siècles l’aménagement d’un domaine et le rayonnement d’un territoire emblématique de la relation homme-nature à la croisée de l’histoire de l’art, des sciences, des paysages, du tourisme et de la protection de la nature.

Le domaine, caractérisé par un échange d’influences considérables sur le plan artistique et la création d’un paysage comme empreinte du pouvoir – monarchique, impérial, puis d’Etat – doit sa renommée à la conjonction d’un contexte naturel, de ses formes géologiques atypiques, de ses chaos gréseux ainsi que de son environnement forestier contraint par les sables des « chers déserts » de Saint Louis – et du dessein de la résidence qui fut transformée, agrandie et embellie dès le XVIe siècle par François Ier qui voulait en faire une «nouvelle Rome». Le château, inspiré de modèles italiens, fut un lieu de rencontre entre l’art de la Renaissance et les traditions françaises, dans son architecture, ses décorations mais également ses jardins dont les canons furent largement diffusés dans les grandes Cours d’Europe jusqu’au XVIIIe siècle.

 

 

  • Les valeurs du Domaine de Fontainebleau

Le besoin d’agrandir et de décorer cet immense château, dont la reconstruction débuta en 1528, créa les conditions de l’existence d’un véritable milieu artistique. Différentes modifications ultérieures entreprises par les successeurs de François Ier et menées à des échelles diverses jusqu’au XIXe siècle ont forgé la physionomie actuelle du complexe, qualifié de « vraie demeure des rois », qui se compose aujourd’hui de cinq cours disposées de manière irrégulière, et entourées de corps de bâtiments et de jardins. La mosaïque architecturale et paysagère du château, de ses jardins ainsi que de sa forêt témoigne de manière remarquable de cette volonté des souverains d’inscrire l’empreinte du pouvoir central de manière continue dans le territoire. Par cette mise en scène singulière du pouvoir dans son paysage remodelé sur quatre siècles, le domaine de Fontainebleau se démarque des grands palais européens édifiés ex nihilo.

Résidence jusqu’au XIXe siècle des souverains français, qui l’ont constamment entretenue et enrichie d’apports artistiques, le château de Fontainebleau où les destins de l’Europe se sont souvent scellés, est ainsi associé à l’Histoire, par des évènements marquants qui s’y sont déroulés, tels que la révocation de l’édit de Nantes, en 1685, le concordat en 1813, et l’abdication de Napoléon Ier en 1814.

L’aménagement des jardins et du parc témoigne, lui aussi, de cette capacité du domaine à faire école. Fortement inspirés par les références italiennes de la Renaissance, ils furent également à Fontainebleau source d’innovation et de rayonnement dès le XVIIe siècle. En convoquant sur son site les grands ingénieurs hydrauliciens d’alors et en s’offrant comme lieu d’expérimentation paysager, pour un nouvel art des jardins initié par l’école des Tuileries, le domaine devient un lieu emblématique de la genèse du jardin classique à la Française sur une échelle inédite. Il préfigure par son ambition et ses innovations, l’aménagement des grandes réalisations en matière de jeux d’eau dans les domaines royaux de France et d’Europe.

 

Quant à la forêt, d’un lieu de chasse fréquenté pendant huit siècles par les rois et fortement anthropisée par la diversité de ses fonctions – sylvicoles, usagères, minières, récréatives – elle fut, au XIXe siècle, sous l’impulsion des peintres paysagistes, puis de Barbizon, des écrivains Romantiques, des scientifiques et des randonneurs, le berceau de la réglementation sur le paysage et la protection de la nature, puis au siècle suivant, celui de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature. Mise en scène dès le XIXe siècle par l’aménagement des premiers circuits balisés au monde, la forêt de Fontainebleau constitue à compter du XXe siècle, au travers de son statut singulier de poumon vert de l’Île-de-France, un symbole universel d’une nouvelle conception de la nature conciliant sur un même territoire les pouvoirs évocateurs de la nature sanctuarisée et de la forêt démocratisée.

 

 

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